Alors...
Le festival d'Angoulême...
Qu'est ce qu'on peut en retenir? Bon essentiellement c'est quoi ce festival? C'est des gens. On peut les diviser en 3 catégories:
1-Les VIP (Very Important Person)
2-Les MIP (Medium Important Person)
3-Les NIP (Not Important Person)
Dans la catégorie 1 vous pouvez mettre des gens comme Zep, Margerin, Ptiluc, Trondheim, Sfar....
Dans la catégorie 2 vous pouvez mettre tout les autres exposants (fanzines...)
Et dans la 3e ce sont les restes... (moi et pleins d'autres...)
Mais ne nous emballons pas. Je vous propose de suivre avec moi le parcours que j'ai suivi dans cette magnifique petite ville de Samedi à Dimanche. Si vous le voulez bien, nous commencerons par le début.
I-Premier jour
Nous partîme le Vendredi soir, vers 18h mon père et moi pour aller à Rochefort sur mer, là où nous devions loger, chez ma grand-mère à 120 bornes d'Angoulême. (Autant vous dire qu'il n'était pas pratique de se taper tout le chemin le soir...mais bon nous faisions avec.)
Et donc le lendemain, très tôt, nous partâmes vers Angoulême...
Une fois sur place, ce qui frappe le plus et qui ne m'avait pas marqué en 98 (c'est la 2e fois que je viens à Angoulême) c'est que c'est une ville qui met beaucoup en avant son statut de "Ville de la BD"...les panneau de rue sont faits avec des bulles, sur tout les magasins on trouve des fresques BD, et j'en passe...je commence à visiter le premier chapiteau qui me tombe sous les yeux...à l'intérieur, coup de bol: je tombe sur l'espace Fanzine. Je me précipite au stand Zero5, dans l'espoir de trouver Cha ou T.Miro ou encore d'autres membres de Bulles Sans Contour...
T.Miro est là...je le salue et lui demande si d'autres de BSC sont là...il me dit qu'il en a déjà croisé pas mal et que Cha est avec lui évidemment. Et Laurel aussi... Je reste quelques minutes le temps de feuilleter quelques fanzines, et qui je voit derrière le stand Zero5? Laurel. Il est difficile à définir la sensation qui m'envahit dans la fraction de secondes qui suivit: Imaginez qu'un type voit toutes sa vie des cercles (autrement dit des représentation de sphères) et qu'un beau jour, il découvre une vraie sphère devant ses yeux. Tout en 3D, en chair et en os! Mais ne nous torturons pas l'esprit: c'est un peu la sensation que peut avoir un fan qui n'a vu sa star que sur papier et qui la voit un jour en réalité. C'était un peu ca. Apparamment, elle ne m'a pas vue, et j'attend qu'elle me remarque. Une fois qu'elle passe de l'autre côté du stand (c'est à dire de mon côté) je me décide à la saluer:
MOI: Salut Laurel!
LAUREL: Tiens, salut...
Petit Silence
MOI: C'est Gio...
LAUREL: Ah bon, je t'avait pas reconnu, je croyait que c'était quelqu'un que j'avait déjà vu et que je reconnaissais pas...
Ensuite, lui expliquant brièvement ma situation d'arrivé et les auteurs que je veux voir, elle accepte gentiement de m'accompagner jusqu'au champs de Mars, le plus grand chapiteau avec presque toutes les maisons éditions...Mais avant, elle me montre un carnet qu'elle a emmené: une BD qu'elle fait, qui est en fait le compte rendu du festival d'Angoulême! (vu par elle évidemment) L'idée est fantastique, et je découvre avec plaisir ce qui s'est passé de son côté pour les deux premiers jours où je n'était pas présent. Vous trouverez cette BD d'une dizaine de pages (en couleur, moi je l'ai vu en noir et blanc...) sur son blog. De mon côté, je lui offre un dessin que j'avait fait la veille.
Arrivé au Champs de Mars, nous rencontrons Cha, qui n'a pas changé d'un atome depuis la dernière fois que je l'ai vue, (au festival d'Angers en décembre)...toujours aussi classe et marrante...Ensembles, nous allons vers l'auteur que je souhaite le plus voir: Goossens. Une fois arrivé au stand Fluide, on croise Relom qui nous salue et qui m'apprend ma déception: Goossens n'est pas venu à Angoulême cette année, car il avait du boulot pour finir son album. Dommage...
Puis, nous décidâmes tout trois d'aller nous reposer dans un bar avant midi. Nous nous retrouvons au Café des artistes, à côté du champs de Mars. Là bas, le barman m'a heureusement appris -à ma demande- que l'on pouvait être servi si on était pas un artiste. Tant mieux, parce que sinon je n'aurait pas pu consommer. Entre temps, comme j'ai appris à Laurel que je dois partir tôt car je loge à 130 bornes d'Angoulême, elle me propose spontanément de venir loger avec l'équipe de Zéro5 et elle, dans le gîte qu'ils ont loués...Ce qui était tout à fait impossible avec mon père sous les bras...dommage encore.
C'est du vécu (ou presque)
Après cette charmante entrevue, j'attend mon père devant le café pour trouver un resto ou manger. Pendant cette attente, je croise Olivier Supiot (Dessinateur de Marie Frisson, et membre de La Boite qui fait Beuh, un dessineux super sympa qui plus est...) On parle, et je lui demande si il pourra me faire une dédicace, chose qu'il acceptes avec plaisir en ajoutant: "On aura sans doute l'occasion de se recroiser...". Je ne le verrais plus pendant tout le reste du festival.
Quelques secondes plus tard, mon père arrive et nous partons en quête de resto. Sur le chemin, j'eût l'impertinence d'oser demander à mon paternel d'accepter la proposition de Laurel, les genoux à terre et les mains croisés. Ô joie, Ô gaieté, je n'osais l'imaginer: mon père accepte! Je suis partagé entre ma réjouissance de l'événement (qui me permettra de rester beaucoup plus longtemps dans le festival) et l'abus que je fait en m'incrustant chez une bande de copains qui ne m'avait rien demandé.
L'après-midi, je erre seul dans les stands en ne faisant rien d'autres que d'observer le monde qui m'entoure. J'apercois Tronchet, Ptiluc (qui enchâine les dédicaces, toujours debout), Léandri, Coyote, Eddy Mitchel (oui oui), Solé et Julien CDM. Au bout de quelques temps je réussi enfin à retrouver Cha pour lui annoncer l'acceptation de mon père et lui redemander si c'est vraiment sûr que c'est possible. Elle m'apprend après la très grande nouvelle: elle, Laurel et Mélaka vont bientôt ...CENSURE. Plus tard, je rencontre Laurel qui me dit qu'il ne faut pas s'emballer tout de suite, car CENSURE.
Le reste de l'après-midi, pas grand chose à dire si ce n'est cette anecdote: Pendant que j'était tranquillement en train de régler mon appareil photo numérique pour prendre en photo le stand Fluide Glacial, un type m'arrache mon appareil des mains en me disant: "Attend, je vais la prendre à ta place!..." il me prend en photo, me rend l'appareil et se tire...Ce type je ne l'ai jamais vu, c'est un visiteur parmis les autres...allez comprendre les gens après ca...! Ah si autre chose: j'ai croisé Lorien et Thierry Lamy de Bulles Sans Contour. (Laurien, séléctionné dans les 30 premiers au concours jeunes talents d'ailleurs...bravo.
Plus tard, je retrouve le stand Zéro5, et me met à dessiner derrière le comptoir...jusqu'à la fermeture, à 21h, où nous rentrons bouffer au Gîte...
Là bas, avant de manger (et même après) l'ambiance était très..."joke". Disons que ca correspondait au stéréotypes de la bande de jeunes fêtards et déconneurs...mais j'avoue que c'était très plaisant, et que T.Miro est vraiment un type à hurler de rire, alors que ca ne m'avait pas percuté sur le net. Cependant, je tente de me faire oublier, car, comme je l'ai dit, j'avait un peu honte d'abuser de la sorte de leurs hospitalité. De plus, j'était très intimidé par toutes ces grandes personnes qui dessinait comme je ne le ferait sans doute jamais...
Après ces festivités, nous retournons dans la ville qui nous préoccupe. Dans la voiture, je suis serré entre Cha (à ma gauche) et Laurel (à ma droite)...Qui l'eût cru il y a un mois? Je me demandait parfois ce que je foutait là: symboliquement, j'avait presque l'impression de me mettre au même niveau que ces proffessionels du dessin. Mais qui suis-je donc pour oser m'asseoir entres ces deux déesses du crayon? J'avait envie de me faire tout petit, surtout que je faisait chier tout le monde avec mon gros sac et mon grand carton sur les genoux... Récapitulons: A ma gauche, Cha râlait parce qu'elle allait arriver en retard à son concert, et à ma droite, Laurel dormait, et commencais même ronfler sur la fin...situation des plus pittoresque, je vous l'accorde.
Vers minuit et demi, nous arrivons à l'hotel Mercure, à l'acceuil, beaucoup de pros sont là, et on peut s'asseoir parmis eux pour discuter ou dessiner. Juste avant celà, je croise Eric Omond (vous savez, celui qui me donne des cours à la Boite Qui Fait Beuh...) avec lequel je discute quelques minutes: il semble crevé. A l'hotel, je rencontre Mélaka...super sympa (elle m'a même dit qu'elle a lu mon blog! la honte...). Je dessine jusqu'à 3h30 du matin, tout seul dans mon coin, pendant que Laurel rentre en contact avec pleins de pros qui semblent connaître un peu sont travail, ca me faisait beaucoup penser au monde du cinéma: ces soirées mondaines où toutes les stars sont réunis et où la future étoile se fait aborder par les "grands" du métier qui admirent déjà son travail...
Nous retournons dans le gîte et vers 5h00 : dodo, pour se lever à 8h00...
Mes dédicaces de la journée:
II-Deuxième jour
Après avoir subi les ronflements de Jansé, dessinateur dans Zero5, je me réveille aux alentours de huit heure. Comme c'est le dernier jour que passe la petite équipe dans le gîte, nous partâmes tôt vers Angou', car il fallait tout ranger. Debout à ne rien faire, je regardait tout le monde s'activer à nettoyer. C'est très pas bien, je sais, mais suite à ma demande, personne n'avait trouvé quelque chose à me faire faire. J'aurait voulu m'enterrer six pieds sous terre: déjà que j'abusais de la nuit, et en plus je les regardait les mains dans les poches, suer pour rendre la maison en bon état...Ma honte atteind son paroxysme, quand Laurel me paya la nuit. (9 euro 50) Avec tout l'encombrement que je leur ait posé, elle m'offrait l'hospitalité! Ca devrait être interdit d'être aussi gentil...Et cerise sur le gâteau: elle m'offra un stylo feutre à elle pour mes dessins. Devenu désormais objet de culte, il ne quittera pas la vitrine de ma chambre depuis mon retour à Angers.
Avant de quitter définitivement la maison, la proprio demanda aux autres logeant de faire des dessins sur son mur! Il n'avait pas l'air d'être spécialement fanas de BD, et son intention de fin quand à ca n'était pas claire...en tout cas, peu de personne s'y collèrent: seul Laurel et Ullcer laissèrent leur empreintes. (et pourtant Laurel n'avait pas arrêtté pendant le nettoyage de la maison...elle arrête pas elle!)
Une fois à Ang' je me fait pour la ènième fois refouler par le vigile à l'entrée: "Cette entrée est réservée aux exposants monsieur! Décidément vous êtes un habitué vous..." C'est normal, c'est ca d'accompagner une exposante, ou tout du moins une fille qui avait le badge d'exposante mais qui en réalité ne l'était pas...bouh la tricheuse!
Dans un le chapiteau de l'espace new york, aux stands de fanzines, je squatte un peu celui de Zero5... et Jansé me réprimande à plusieurs reprises: "Tu vois pas que tu bouches le stand là? Va plutôt boucher les autres stands, ca ca nous gêne pas..."
Je passe mon carnet à Laurel en lui demandant de me faire un dessin...je ne sais pas si j'était digne d'en avoir un après l'acceuil qu'elle m'a proposé pour la nuit...mais enfin je suis quelqu'un d'impertinent et sans scrupules.
La classe non? Juste une petite erreur de proportion: En réalité, je mesure une tête de plus qu'elle. Mais sinon, je pense que tout fan rêve un jour d'être dessiné par sa star...je sens que je vais bien dormir moi ces temps-ci...
En début d'après-midi, je participe à un concours de dessin organisé par une association de dessineux amateur. Je tente ma chance la première fois: raté. Mon père essai de me dégoûter du concours en me disant que c'est de la perte de temps et que le jury est totalement inqualifié. Je tente tout de même ma deuxième chance avec énervement, en faisant un dessin encore plus merdique que le premier: je suis qualifié pour les demis-finales... C'était tellement chiant et bidons que je suis allé les voir pour leur dire que je ne viendrait pas à la demi-finale, que j'avait un empêchement...ils ont trouvés ca tellement dommage qu'ils m'ont dit qu'ils viendraient au festival d'Angers pour que je puisse me rattraper. Ils ne compteront sans doute pas sur moi si c'est le cas...
PASSAGE CENSURE.
Edit du lendemain: damned, il m'a retrouvé! Il a fait un commentaire sur ma note post-Angou...j'aimerai bien reparler avec toi, stp, où est ce que je peux te retrouver? (et lui comment il m'a retrouvé?)
En sortant de l'atelier Sanzot, je vois un type qui se fait interviewé devant caméra avec une petite foule autour de lui qui le mitraille de photo...je m'approche...Zep! Mon père et les gens qui gérait l'expo m'ont poussé à aller le voir pour lui montrer ce que je faisait, car apparemment il était très disponible une fois l'interview finite...Après demande, non Zep n'avait pas le temps. Il nous a regardé avec sa grosse tête d'un air de penser: "Moi aussi j'ai été jeune débutant, et j'était intimidé par les dessinateurs..." Bon c'est vrai qu'il devait être sur un petit nuage aussi, après avoir gagné le concours de la présidence du festival d'Angoulême 2005. En tout cas je l'ai pris en photo et filmé.
Pour finir la journée, je me dit qu'il faut absolument que je passe mes dernières heures à An' avec Laurel et Cha, j'appelle Laurel vers seize heures (car je pars vers dix-sept heures). Je l'accompagne acheter des BD que Thierry Tinlot lui a demandé d'acheter, et nous allons ensemble au stand où le gros Thierry est posté, pour lui rapporter. Quand il me voit avec mon carton, il me demande si c'est pour présenter mon travail, je lui précise que j'accompagne simplement Laurel, mais que je veux bien lui montrer mes dessins...c'est ce que je fait. Il fut plus gentil que prévu. (contrairement à d'autres...qui disait que ce que je faisait n'était pas assez "commercial") Il m'a expliqué que même si beaucoup de dessins étaient truffés d'erreurs (anatomie...), au moins j'avait le mérite de prendre pas mal de risques en essayant des techniques et des choses différentes, contrairement à Laurel a qui il reprochait d'avoir un graphisme qui -je cite- "puait le dessin truqué": dit autrement qu'elle ne dessine que ce qu'elle sait dessiner...(ca va pas l'empêcher de l'engager dans Spirou) En tout cas je ne sais trop que penser de Thierry, car je me suis rendu compte par la suite que quand j'était petit ca aurait été mon rêve de le rencontrer (je lis Spirou depuis 1995), et maintenant que c'est arrivé, eh bien tout s'est passé comme si c'était normal...Bon en fait, ce type est tellement amical avec tout le monde tellement rapidement qu'on se demande des fois si il est sincère...Bon en tout cas il était plutôt rassurant et sympathique.
Pour finir, Laurel doit aller attendre pour une dédicace...comme elle me l'avait demandé depuis le début du séjour, je m'asseois à côté et commence à faire un dessin dans son carnet, "pour qu'elle se souvienne de moi" m'a t-elle dit. (personnellement, je pense que sans lui demander de dessin je me serais souvenu d'elle c'est certain..!) Comme elle m'a demandé à plusieurs reprises si il m'arrivait parfois de sourire, je me suis dessiné (megalomanie quand tu nous tient...) en train de faire un jolie sourire à pleine dents, avec un bel appareil dentaire bien visible et brillant. Cha nous rejoint pendant que je fait mon dessin...puis nous sortons et croisons mon père qui nous propose de finir dans le Café des artistes...
Je sais plus où le placer mais à un moment donné j'ai donné un dessin que j'avait fait à Cha.
Ce sont mes dernière minutes à A'...Nous discutons et mon père demande aux deux filles ce qu'elle pense de ce que je fait...
"C'est chouette.
-J'aime bien."
Elles n'ont pas eu peur que je raconte ca...c'est chose faite, maintenant elles auront honte toute leur vie...je vous l'ai dit, je suis sans pitié...(seulement sur le net parce que je suis hypocrite...) Quelques minutes plus tard, nous voici sur la route pour Angers...il doit être 17h30...
Je le confesse, j'aurait voulu passer encore beaucoup plus de temps avec Laurel, parce que j'aurait eu pleins de choses à lui dire, à lui demander, et discuter avec elle est très plaisant...mais j'était beaucoup trop intimidé par cette jeune fille devenue professionelle, comme c'est aussi le cas avec Cha...Mais en plus Laurel a une forte personnalité (qui ne paraît pas au premier abord sur le net) qui est encore plus déstabilisant, la preuve: je n'ai jamais osé le signaler quand elle disait quelque chose dont je n'était pas d'accord avec elle...Enfin bref, vous l'aurez compris vous perdez votre temps à lire ce blog, allez voir Un crayon dans le coeur ou Ma vie est une Bande Dessinée (dans mes blogs favoris) ca c'est beau, ca c'est passionant, et ca ca vaut le coup d'être lu. Ce que j'ai vécu au festival d'Angoulême, les mots seuls sont à milles lieux de retranscrire mes sensations: le simple fait de dire que c'était Génial est loin d'être assez fort...Fabuleux, fantastique, merveilleux...ces mots sont souvent victime des abus de langage tellement on les utilisent souvent...mais là, non. Ils sont appropriés. Avec le recul, je crois que ces deux jours étaient tout simplement les deux jours les plus beaux de ma vie. J'en ait la larme à l'oeil...mais c'est parce que je fait de la conjonctivite.